Juger l'action du gouvernement
Chers compatriotes, depuis le 17 octobre 2009, nous avons un gouvernement pour accompagner le président de la république dans l'accomplissement de sa tâche. J'ai cru entendre comme certains d'entre vous que l'action du gouvernement sera jugée mais la question est par qui? En dehors du faiseur de roi, le véritable jugement est celui du peuple Gabonais dans son ensemble. Malheureusement je constate que la plus part d'entre nous sont dans le flou total par rapport à l'action du gouvernement. Pour que le peuple puisse rendre équitablement et en toute honnêteté son jugement, il lui faut au préalable disposer d'un ensemble d'informations sur chaque ministère. L'absence de communication qui caractérise le pouvoir en place est-elle entretenue ou est ce le peuple qui ne va pas à la recherche de l'information? La réponse à cette double interrogation est un grand OUI. De peur d'être jugé, le gouvernement ne met pas en évidence ses réalisations et ses projets. Si un sondage était réalisé à Libreville et dans tout le pays, rares sont les personnes capables de citer des actions concrètes de deux ou trois ministères.Vous me direz sûrement qu'il existe au Gabon une presse écrite et audiovisuelle ; vous avez raison. En revanche, il faut prendre en compte l'état de pauvreté dans lequel vit la majorité de la population Gabonaise. Lorsqu'un parent est incapable de dépenser 5000cfa pour offrir un repas complet à sa famille, celui-ci ne peut s'orienter vers l'achat d'un journal (en moyenne 400cfa) encore moins d'une radio ou d'une télévision. Il revient par conséquent aux politiques ; plus précisément au pouvoir en place de relayer l'information. Tant soit peu qu'ils le souhaitent, les gouvernants disposent de plusieurs leviers pour informer le peuple Gabonais : la presse écrite, la radio et la télévision. Il est anormal que le peuple Gabonais soit sous informé alors que son pays possède des organes audiovisuels publiques et privés tels que la RTG 1, RTG 2, TV+... et une multitude de journaux (union, journal orety, échos du nord etc..). Dans une de ces dernières sorties, le président de la République a fait étalage de l'incompétence de certains membres du Gouvernement. Comme le président a en sa possession des informations dont ne disposent pas le petit peuple, il doit pousser ses ministres à communiquer davantage à l'attention de tous. Pour remédier au déficit d'information dont nous souffrons, le gouvernement peut s'inspirer des modestes propositions qui suivent.
Je préconise dans un premier temps la mise en place d'émissions radio-télévisées d'informations digne de ce nom. Dans ces émissions, les ministres ou leurs collaborateurs les plus proches doivent être interrogés chaque mois afin de présenter leurs actions (réalisations) et leurs projets au peuple Gabonais. Dès sa prise de fonction, chaque ministre a eu un cahier de charge. Ce cahier à n'en pas douter comportait des actions à réaliser à court et moyen terme. Les notions de temps sont infinies pour l'univers mais pour un Gouvernement ou pour un ministre qui sait que sa place n'est pas éternelle ; après six mois de fonction, il doit présenter une première feuille de route. Cette feuille de route si elle est le plus souvent rendue publique, permettra au petit makaya de derrière la prison ou au haut fonctionnaire de la sablière de savoir si l'équipe chargé d'administrer chaque ministère est apte ou inapte à l'accomplissement de sa tâche. Grâce à l'organisation d'émissions politiques constructives et culturelles, il est fort possible que l'information atteigne les couches populaires possédants des dispositifs audiovisuels. Un bénéfice supplémentaire à tirer de ce projet est la réinsertion dans le tissu social de ceux qui y sont exclut à cause du manque d'information.
Dans un deuxième temps, j'exhorte le Gouvernement et non le parti au pouvoir à mettre en place un journal d'information gratuit à travers tout le pays. Ce journal doit contenir de manière succincte les actes ou réalisations des ministères ou des grandes entreprises étatiques. Pour chaque communication gouvernementale, il serait souhaitable d'y inclurent des avis non partisans soit de l'opposition ou de la société civile. Concrètement le dispositif (journaux gratuit) est réalisable mais pour atteindre son objectif, ces journaux doivent être distribués dans des points stratégiques (grands carrefours, marchés ou zones de fortes fréquentations). En dehors de la propagation de l'information, un second bénéfice pointe à l'horizon grâce à cette initiative : la lutte contre le chômage. Pour distribuer ces journaux gratuits, il faudra faire appel à de jeunes Gabonais chômeurs. Ces jeunes le plus souvent abandonner à leur sort auront ainsi l'occasion de retrouver non seulement un emploi mais aussi une dignité.
Ces deux pistes de réflexions ne sont pas exhaustives mais leur mise en place peut permettre une plus grande ouverture d'esprit à nos compatriotes. Un pays qui possède une population informée est plus à même d'amorcer son développement contrairement à un pays dont le peuple vit dans le noir. En espérant que l'apport de chaque Gabonais sera utilisé avec bonne foie par le pouvoir ; je vous propose de croire à nos forces.